Italie, Monte Torretta di Pietragalla (Basilicate)

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Titre

Italie, Monte Torretta di Pietragalla (Basilicate)

Sujet

Lucanie
Italie du Sud
fouilles
chantier archéologique

Description

La présente collection se compose de 36 photographies réalisées par Pascal Lévy pendant l'été 2018 sur le chantier archéologique de Monte Torretta di Pietragalla dirigé par Alain Duplouy, Vincenzo Capozzoli (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Agnes Henning (Humboldt Universität zu Berlin).
Le site de Monte Torretta di Pietragalla fait partie d'une région antique connue sous le nom de "Lucanie". Terre de confins dans l'Antiquité, au croisement des cultures grecque, italique, étrusque et romaine, elle l'est restée jusqu'au XXe siècle, ainsi que la présente l'écrivain Carlo Levi dans son roman autobiographique "Le Christ s'est arrêté à Eboli" paru en 1948.
Situé à 1 000 m d’altitude, la colline de Monte Torretta est connue depuis les années 1950 pour ses vestiges archéologiques. Ceux-ci ont fait l’objet de plusieurs excavations ou explorations depuis lors par les responsables du Musée archéologique provincial de Potenza (Fr. Ranaldi) et de la Surintendance de Basilicate (D. Adamesteanu, E. Setari, M. Tagliente), dont les résultats n’ont malheureusement jamais été publiés. Depuis 2015, le site fait l’objet d’un nouveau programme de recherche et de valorisation par un consortium d’institutions française, allemande et italienne.
La première étape a vu la redécouverte dans les réserves du Musée provincial de Potenza du matériel des fouilles anciennes, leur étude et l’organisation de l’exposition « Riscoprendo Monte Torretta di Pietragalla. I tesori nascosti del Museo Archeologico Provinciale di Potenza », inaugurée le 18 août 2017 et en cours jusqu’au 31 décembre 2018. L’été 2017 a vu également la reprise des travaux de terrain sur ce site naturel exempt de toute activité de construction, qui constitue donc un lieu propice tant pour la recherche que pour la valorisation environnementale et touristique.
Le projet scientifique a pour objectif principal le réexamen de la question complexe de la « lucanisation » de cette région, terme par lequel les historiens et les archéologues désignent l’ensemble des transformations que connaît la Lucanie antique à partir du milieu du Ve siècle, que d’aucuns interprètent comme le résultat de l’invasion par des populations samnites venues du nord et d’autres comme le fruit d’une évolution interne des populations locales. L’un des points du débat porte sur les sites fortifiés de hauteur, qui font leur apparition au IVe siècle un peu partout en Lucanie. En l’occurrence, il s’agit de reprendre l’examen du site fortifié de Pietragalla sous l’angle des trois perspectives de recherche envisagées dans le programme « Lucanie antique : archéologie et patrimoine », qui se détachent des perspectives invasionniste et évolutionniste jusqu’à présent appliquées à la Lucanie : a) le caractère polythétique des assemblages matériels (qui cherche à mettre en évidence la diversité interne de la région, plutôt que les seuls traits communs), b) l’hybridité (qui envisage chaque culture comme le fruit d’interactions avec les cultures voisines sous l’angle de la créolisation) et c) la Méditerranéisation (qui resitue les innovations culturelles, comme l’apparition des sites fortifiés, dans un cadre méditerranéen élargi).
Le site archéologique de Pietragalla représente un observatoire privilégié pour aborder ces questions. Il s’agit en effet tout d’abord d’un site de frontière, situé aux marges septentrionales de la Lucanie antique et qui s’ouvre vers la Daunie, située au nord-est. Il s’agit en ce sens d’un lieu de contact, situé au carrefour de deux réalités culturelles différentes (les mondes lucanien et daunien), autrement dit un lieu où l’hybridité peut avoir joué un rôle significatif dans la définition d’une réalité lucanienne proprement polythétique. Le site s’inscrit par ailleurs dans la longue durée : à la différence d’autres sites lucaniens, qui apparaissent spontanément au cours du IVe siècle, Monte Torretta di Pietragalla témoigne d’une occupation (plus ou moins) continue depuis la fin de l’époque géométrique (VIIIe s. av. J.-C.), avec quelques antécédents remontant au néolithique ou à l’âge du Bronze final, jusqu’au IIe siècle av. J.-C. soit après la conquête romaine et la phase de « romanisation » de la région.
Le chantier de Monte Torretta di Pietragalla rentre dans deux programmes de recherche : 

Hiérarchie de la collection

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