Grèce, Kastoria, église des Saints-Anargyres

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Titre

Grèce, Kastoria, église des Saints-Anargyres

Sujet

art byzantin

Description

La collection se compose de ??? clichés, qui rélevent du fonds personnel (???) de S. Brodbeck,
L’église des Saints-Anargyres
L’église des Saints-Anargyres se situe à Kastoria, sur les berges est du lac Orestiada, en Macédoine, en Grèce. À l’époque byzantine, Kastoria était une forteresse importante sur la route de Constantinople et Thessalonique. Aussi la ville fut-elle attaquée et prise plusieurs fois, par les Normands pour quelques mois en 1083 et, à deux reprises, par les Bulgares avant 1018. Au XIe et XIIe siècle, Kastoria est sous domination byzantine.
La ville de Kastoria comporte, d’après un recensement de A. Orlando en 1938, une soixantaine d’églises de la période byzantine. Ces églises décorées de fresques attestent un contact fort avec Constantinople autour des XIe et XIIe siècles, notamment sous le règne des Comnènes (1081-1185). On sait par exemple que Manuel Comnène (1143-1180) a envoyé son cousin comme gouverneur à Kastoria.
Les églises de ce corpus sont en grande partie des chapelles familiales construites par l’aristocratie kastorienne ou constantinopolitaine comme les Lemniotis ou les Kasnitzis. Elles témoignent d’une volonté de marquer l’appartenance de la ville à Byzance. La plupart des décors peints du XIe siècle ont été recouverts par des fresques du XIIe siècle. Les deux églises les mieux conservées sont celle des Saints-Anargyres et celle de Saint-Nicolas tou Kasnitzi.
L’église des Saints-Anargyres est la plus grande et la plus large des églises de Kastoria de cette époque. Selon Pelekanidis et Vokotopoulos, elle aurait été construite durant la deuxième partie du Xe siècle ou, d’après Krautheimer et Wharton-Epstein, pendant la première moitié du XIe siècle. Cette datation la placerait soit sous la deuxième occupation bulgare, soit après la victoire de Basile II (976-1025, dynastie des Macédoniens 867-1056) en 1014.
On a recensé dans l’église deux couches de peintures murales, donc deux programmes iconographiques. La première aurait été peinte à la suite de la construction de la basilique ; quant à la seconde, elle aurait été mise en œuvre au XIIe siècle par Théodore Lemonitis et sa femme Anna Radéné, qui ont dédié l’édifice aux saint anargyres. L’église fut restaurée en 1950-1955.
L’église est composée d’un narthex de 2,55 mètres de long et 8,35 mètres de large suivi d’une basilique à trois nefs aux dimensions suivantes :
La nef centrale mesure 6 mètres de long et 2,27 mètres de large, voutée en berceau.

La nef nord mesure 6 mètres de long et 1,75 mètres de large, voutée d’arrêtes.
La nef sud : 6 mètres de long et 1,90 mètres de large, voutée d’arrêtes.
La nef centrale se termine par une abside semi-circulaire, flanquée de niches qui font office de prothesis au nord et de diakonikon au sud.
Le décor peint comprend un cycle christologique et un chœur de saints accompagné de représentations de la famille du donateur.

Ainsi, dans le sanctuaire, le décor est réparti sur trois registres. Au registre inférieur est représentée la procession des évêques avec saint Basile, saint Jean Chrysostome, saint Nicolas de Myre et saint Grégoire de Nazianze. Au registre médian, dans la conque absidiale, on peut voir la Vierge à l’Enfant flanquée des archanges Michel et Gabriel. Enfin, au registre supérieur sur le mur tympan est placée une représentation de l’Annonciation.

Dans le naos, le décor est composé de scènes du cycle christologique du chœur des saints et de prophètes. Les scènes christologiques étant l’Annonciation, la Visitation, la Nativité, la Présentation au Temple, la Transfiguration, la Résurrection de Lazare, l’entrée à Jérusalem, la Crucifixion, la Déposition de croix, la Lamentation, les Saintes Femmes au Tombeau, l’Anastasis et la Dormition de la Vierge.

Dans le narthex sont représentés des saints et des saintes, ainsi que l’Ascension, dans la voûte, et, sur le mur ouest, la Pentecôte.

Enfin, la façade occidentale est également dotée d’un décor figuré. Les différents personnages représentés sont peints sous les arcatures aveugles qui flanquent l’entrée ou au-dessus du linteau. Ainsi peut-on voir : saints Côme et Daniel – apparaissant à deux reprises accompagnés du Christ –, saint Pierre, saint Paul, saint Nicolas, la Vierge et saint Jean Prodromes.
L'édifice ayant été repeint, plusieurs couches de peinture sont aujourd'hui visibles.

La première couche est concomitante à la construction de l’édifice, mais sa datation variant entre la deuxième moitié du Xe siècle (Pelekanidis et Vokotopoulos) et la première moitié du XIe siècle (Krautheimer et Wharton-Epstein), on ne peut déterminer la date de construction de l’édifice, antérieure ou non à la victoire de Basile II en 1014 et, donc, on ne peut savoir si cette première couche a été peinte sous domination bulgare ou byzantine.

Cette couche fut découverte de façon hasardeuse sous la deuxième couche. Elle recouvre presque l’entièreté de l’édifice et présente : saint Basile et saint Nicolas, saints Constantin et Hélène, des anges.
On relève dans cette première couche l’absence d’un programme iconographique organisé. Certaines des fresques ont été reprises pour le programme de la deuxième couche, notamment les saints Basile et Nicolas dans le narthex.

La deuxième couche aurait été réalisée par deux ou trois ateliers : le peintre B aurait commencé à travailler, puis le peintre A aurait continué, tandis que le peintre C serait un artiste de l’atelier du peintre A à qui on aurait laissé une grande liberté (Chatzidakis, Pelakanidis, Kastoria, 1985).

Selon A. Orlando, le terminus ante quem de des œuvres du peintre B se situe en 1198.On retrouve dans ses compositions la notion de monumentalité des siècles précédents. Le peintre aurait travaillé sur la façade ouest. A l’intérieur, il aurait peint la grande Annonciation, les prophètes sur les murs latéraux, entre les fenêtres hautes, la Visitation, la Nativité, la Présentation du Christ au temple, les Saintes femmes au tombeau, l’Anastasis, et la Dormition de la Vierge. Son travail étant placé sur les parties hautes et dans la partie orientale de la nef, il est fort probable qu’il ait été engagé en premier. En effet, traditionnellement sur un chantier de décor monumental, on commençait par l’est et par les parties hautes.

Le peintre A aurait travaillé pendant les dernières trente années du XIIe siècle, entre Nerezi (circa 1164) et Kurbinovo (circa1191).
Son art est caractéristique de la période tardo-comnène, avec des figures élancées, des torsions des corps, une multiplication de plis dans les drapés, ainsi que beaucoup d’expressivité. Son style est proche de celui ce Kurbinovo et de Lagoudéra.
L’œuvre du peintre A se concentre sur la partie ouest de l’édifice et sur les registres inférieurs de la nef.

Selon Malmquist, le peintre C pourrait être un élève ou ’un assistant du peintre A qui aurait travaillé à la même période que son maître, ou un peu après. Son œuvre présente des personnages aux poses tranquilles, campés dans des compositions plus rythmées que celles du peintre A et des visages sobres et peu expressifs. Selon Chatzidakis, on peut reconnaître ici le style traditionnel de l’époque comnène. Hadermann-Misguich avance l’hypothèse que ce même peintre aurait également peint la majorité des fresques du narthex.
Créateur : Daphné Mavrocordatos
Editeurs : S. Brodbeck, V. Capozzoli

Source

P1-UFR03_D1506 - P1-UFR03_D1566

Droits

Les images étant issues du fonds personnel de S. Brodbeck et des ouvrages de Malmquist, Moutsopoulos et Pelekanidis, leurs droits ne sont pas détenus par l'Université Paris 1. Leur usage est donc limité uniquement aux enseignants et aux étudiants de cette université

Format

image/jpeg

Date de création

période médio-byzantine

Référence

Localisation de l'église sur Geonames

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